Entretien avec Bertrand Léger, responsable de la recherche
Les cliniques Suva participent régulièrement à des travaux de recherche dans le domaine de la médecine physique et réadaptative (MPR). Entretien avec Bertrand Léger, responsable de la recherche, pour mieux comprendre les enjeux de ce secteur hautement stratégique.Texte : Jean-Luc Alt, Suva
Comment a débuté l’aventure de la recherche dans les cliniques?En fait, tout est parti il y a une quinzaine d’années d’une formule du Prof. Charles Gobelet sous forme de boutade: «On peut faire très bien quelque chose de parfaitement inutile». Cette remise en question est à la base de notre existence, de notre volonté de comprendre et d’améliorer ce qui est réellement bien et nécessaire pour le patient.
Présentez-nous votre secteur en quelques mots?Nous sommes actuellement une douzaine de personnes à travailler dans la recherche. Historiquement nos activités ont débuté il y a une quinzaine d’années. Depuis le rapprochement entre les deux cliniques, nous développons nos activités avec Bellikon en nous appuyant notamment sur les compétences de leurs spécialistes, sur leurs données et sur leur réseau interdisciplinaire.
Quels avantages voyez-vous avec le rapprochement des deux cliniques?En premier lieu, je parlerais des synergies des compétences et des partenariats. Nous pouvons mieux combiner les diverses expertises et favoriser les projets de recherches multidisciplinaires. Bellikon nous a, par exemple, ouvert les portes de collaborations et de contacts avec l’EPFZ. Ensuite, au niveau des ressources, nous pouvons partager certaines infrastructures, équipements et données, ce qui réduit les coûts tout en améliorant l’efficacité. Enfin, une entité de recherche plus grande signifie aussi une population de patients plus large et plus représentative.
Pourquoi la recherche est-elle importante?Tout d’abord, il est important de préciser que tout ce qui se fait dans la recherche dans nos cliniques est réalisé en faveur de nos patients, pour améliorer leur processus de réadaptation. En fait, la recherche favorise le développement de nouvelles approches, telles que l’intégration d’innovations technologiques (robotique, réalité virtuelle) ou thérapeutiques dans les protocoles de réadaptation. Elle nous permet de rester en contact étroit avec l’actualité et les différentes tendances dans notre domaine d’activité. Elle renforce aussi la réputation de nos cliniques dans le monde de la santé et nous permet de nouer des liens étroits avec des universités, des hautes écoles ou des hôpitaux.
Quelle est l’importance de la collaboration avec les hautes écoles?En 2016, nous avons eu la chance d’accueillir l’EPFL au sein de nos murs à Sion. Les hautes écoles nous donnent accès à l’expertise académique. Elles nous apportent des connaissances théoriques mais aussi méthodologiques. Elles nous mettent aussi en contact avec les futurs professionnels de la santé, qui peuvent être impliqués dans des projets de recherche dès leur formation et qui sont ensuite susceptibles de rejoindre les cliniques Suva. Enfin, ces collaborations ont un impact notable pour l’obtention de financements ou de partenariats indispensables à la survie de la recherche en nos murs.
Vous avez quelques exemples concrets de thèmes traités?Nous avons publié plus de 280 articles dans des revues à politique éditoriale. Le sujet est donc vaste. Je pourrais citer les problématiques liées à douleur chronique, à la consommation de médicaments, à la récupération et à la fatigue suite à un traumatisme neurologique. La marche pour les personnes paraplégiques ou amputées des membres inférieurs tout comme le retour au travail font aussi partie des thèmes pour lesquels nous avons lancé des recherches.
Finalement, quels avantages les patients des cliniques retirent-ils de la recherche concrètement?À court terme, ils peuvent profiter de nouvelles pratiques, de nouveaux processus et d’ajustements significatifs aux protocoles de soins, comme c’est le cas par exemple pour le traitement des cicatrices chez les patients brûlés. À moyen terme, ils peuvent participer à des programmes pilotes ou à de nouvelles approches thérapeutiques, comme la stimulation centrale non invasive chez le patient cérébrolésé. Enfin, à plus long terme, nos patients vont bénéficier du développement et de la validation d’innovations technologiques ou de nouveaux outils diagnostics au travers de la réalisation d’essais clinique randomisés contrôlés.
La recherche dans les cliniques de la Suva |
Grâce à leur propre département de recherche, ainsi qu’à la coopération avec des hautes écoles de premier plan telles que l’EPFZ / l’EPFL et avec divers hôpitaux, les cliniques de la Suva sont au fait de l’évolution médicale. Le rapprochement des deux cliniques de la Suva a permis de regrouper les organisations de recherche locales en une seule division de recherche commune, dirigée par Bertrand Léger. |
Les cliniques Suva
Références en matière de réadaptation complexe, les cliniques Suva de Sion et de Bellikon sont spécialisées dans le traitement des personnes accidentées. Grâce à leur solide expérience et à leur approche thérapeutique globale, elles assurent une prise en charge optimale et complète de patientes et patients lourdement atteints.